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Éthiopiques : à l’avant-garde des revues sénégalaises de poésie
Au Sénégal, les revues imprimées ou numériques consacrées à la poésie ou à la littérature de façon générale sont choses rares, pour ne pas dire qu'elles sont introuvables.
À l'ère actuelle du numérique, cette situation est un grand paradoxe pour le pays du président-poète, qui plus est, qui figure parmi les pionniers en Afrique de la revue de poésie, avec «Ethiopiques» notamment.
Méconnue de la nouvelle génération d'internautes et d'un certain public, la revue Ethiopiques de Senghor a vu le jour, en 1975, dans un contexte où internet n'était pas encore ce qu'il est. Éditée, alors, à Paris, c’est plus tard qu’elle deviendra consultable en ligne.Néologisme faisant référence au recueil de Léopold Sédar Senghor (publié en
1956), la revue était également enrichie, dans ses jeunes années, par des œuvres de dessinateurs, des poèmes ou articles d'auteurs, professeurs et penseurs qui deviendront, aujourd’hui, des personnalités reconnues dans leurs domaines respectifs. Quant à sa périodicité, Ethiopiques est passée de trimestrielle à semestrielle entre 1975 et 1989.Il faut dire qu’au lendemain des indépendances, l'objectif d'une telle revue était de favoriser la réflexion et l'expression «négro-africaine» tout en promouvant les poésies d'Afrique. Ce qui en faisait une vitrine de poètes de langue française et un espace de réflexion sur la culture, la politique (le socialisme, en particulier) ou encore la philosophie négro-africaines.
Désormais, la revue toujours en activité n'a plus Senghor, mais elle bénéfice du legs de celui qui en plus de l'avoir créé en a été éditorialiste et acteur de son vivant.
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